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Présent mardi dernier à l'atelier organisé par l'ONG Search for common ground et destiné aux partis politiques, l'ambassadeur des Etats-Unis en Côte d'Ivoire,Terence P. McCulley, a appelé les hommes politiques à éviter les propos inflammatoires. Ci-dessous quelques séquences de son allocution.
...Depuis mon arrivée ici comme Ambassadeur des Etats-Unis il y a quatre mois, j’ai engagé des discussions franches avec différents leaders sociaux, économiques et politiques sur les principales questions qui se posent en Côte d’Ivoire. Les progrès qui ont été accomplis depuis la fin de la crise post-électorale sont remarquables, avec une forte croissance économique et d’importants investissements dans le domaine des infrastructures à travers tout le pays, ainsi que la réforme des institutions démocratiques et du secteur de la justice. Dans l’ensemble, tous les dirigeants politiques que j’ai rencontrés ont une vision pour une croissance continue et une Côte d’Ivoire meilleure et plus prospère. Je partage cette vision positive, mais les défis qui découlent d’un conflit qui a duré pendant plus d’une décennie demeurent. Ces défis ne sont uniquement pas une affaire des partis de l’opposition ou des partis au pouvoir - ce sont des défis qui concernent tous les citoyens de la Côte d’Ivoire.
Au cours de mes rencontres avec l’ensemble des acteurs de l’échiquier politique, nous avons discuté des retards enregistrés dans la mise en œuvre de la réforme du secteur de la sécurité ainsi que du programme du désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion. Nous avons eu des échanges francs sur la nécessité d’une justice équitable et impartiale comme élément fondamental pour la réconciliation. Nous avons également examiné la nécessité de redoubler d’efforts en vue de la préparation des élections présidentielles de 2015, notamment le renouvellement de la Commission électorale indépendante (CEI) ainsi que l’importante tâche de la révision des listes électorales. Les besoins sont énormes et leur satisfaction nécessitera l’implication active de tous les leaders politiques. Les préoccupations quant à l’avenir de la Côte d’Ivoire nous concernent tous. Ce sont des questions qui ne peuvent être abordées que par un engagement fort à travailler ensemble en vue de leur résolution dans le contexte d’un débat animé et démocratique. La politique de division et les discours inflammatoires n’ont pas leur place dans ce processus. Et bien que les divergences politiques aient une place légitime et nécessaire dans la vie de toute démocratie, les hommes d’état doivent s’unir dans un engagement commun à améliorer la vie de tous les Ivoiriens.
J’ai suivi avec attention les développements dans le cadre du dialogue entre les partis politiques ces derniers mois. Les discussions directes entre le FPI et le RDR ainsi qu’entre le Gouvernement de Côte d’Ivoire et les groupes de l’opposition sont encourageants. J’ai noté des gestes allant dans le sens de la « décrispation » par les libérations provisoires et la main tendue du gouvernement et de l’opposition aux exilés ainsi qu’aux communautés de réfugiés. A la lumière de ces développements, cet atelier se tient à un moment particulièrement opportun et offre une occasion importante pour réfléchir à votre rôle en tant que leaders politiques et de faire bon usage de vos compétences pour le bien commun. En tant que dirigeants politiques, vous êtes particulièrement bien placé pour favoriser le dialogue constructif et la réconciliation. Vous avez le pouvoir et la responsabilité de promouvoir une véritable réconciliation nationale et une cohésion sociale durable dans tout le pays. Cette lourde tâche deviendra de plus en plus urgente à l’approche des élections de 2015. (...).
Durant le peu de temps de ma présence ici, il m’est apparu évident que les Ivoiriens de toutes les tendances politiques et de toutes les classes sociales ont le désir de faire revenir ce pays à sa place naturelle de premier plan dans la sous-région ouest-africaine. Je suis persuadé que cet objectif commun offre d’énormes opportunités de trouver un chemin par lequel tous peuvent participer au débat démocratique, et par lequel tous peuvent s’adhérer à un processus permettant de continuer à reconstruire les institutions de ce pays, et où tous peuvent travailler pour parvenir à la réconciliation nationale qui panse les plaies du conflit. (...).