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Les jeunes sans emplois sont les "mains" qui traduisent en actes les sales besognes des hommes politiques
Les jeunes sans emplois sont les "mains" qui traduisent en actes les sales besognes des hommes politiques

J'ai toujours été contre le financement des partis politiques avec l'argent public. Je fonde mon refus sur cette évidence : les formations politiques sont d'abord et après tout des associations privées, même si l'homme politique tombe dans le domaine public (au sens où il n'a strictement plus de vie privée).

Raisonnablement, on crée un parti politique car on pense avoir les moyens d’assurer son fonctionnement. On ne le crée pas lorsqu’on n’a pas d’argent pour le maintenir en vie. Le bon sens commande qu’on ne crée pas un parti en attendant son financement par l'Etat. Ce, d'autant qu'en Côte d'Ivoire, la création d'une formation politique n'est pas différente de la manière dont naît une association de cadres d'un village ou une mutuelle de développement d'une région, d'une localité singulière. Et une fois né, le parti fonctionne exactement comme une structure privée visant un intérêt particulier. Raison pour laquelle, sans distinction, chaque parti politique ivoirien repose sur une ou des bases "ethno-régionaliste(s)". Le PDCI a conquis le Centre du pays, son "bastion" peuplé de Baoulé. Tout le Nord des Malinké "appartient" au RDR. Le FPI a fait "main basse" sur le Centre-Ouest des Bété et une partie du Sud habité par les Attié (Akyé). L’Ouest des Yacouba et autres groupes linguistiques satellites reste la "chasse gardée" de l’UDPCI. Amen !

Comme cette "géopolitique ethnique" ivoirienne est remarquable dans la haute administration ! Les nominations par "affinité régionale" – appelée "sefonisme" en langage argotique national – est une réalité dans les ministères. Dans un cabinet ministériel, il est courant de voir que la majorité des travailleurs – pour ne pas dire tous – viennent de la région natale de monsieur le ministre. À tout le moins, ils sont tous du même parti.

Cela dit, pourquoi on priverait les autres associations d'un financement public alors que rien ne les rend différentes des formations dites politiques, ni dans leur naissance ni dans leur fonctionnement ? On veut décourager les jeunes à s'adonner à la politique. Mais si le simple fait de créer un parti ou de militer dans un, ou encore devenir candidat à une élection présidentielle peut me rendre millionnaire, alors j'ai trouvé la parade à la misère que je vis, à mon chômage. Qui veut-on blaguer de ne pas faire la politique parce qu’elle est un chemin qui ne mène nulle part?

Parmi les candidats à la Présidentielle qui ont reçu les 100 millions de francs CFA pour battre campagne, beaucoup ne sont issues d'aucun parti politique. Moi aussi, je serai candidat ! La politique rend riche et prémunie contre les poursuites de détournement de deniers publics. Bravo aux étudiants qui eu ont l'audace de déclarer leurs candidatures ! Même si, au final, ils ont été déclarés inéligibles par le Conseil constitutionnel.

Les hommes politiques se partagent tranquillement entre eux NOTRE argent qui doit servir à créer des entreprises pour combattre le chômage. Un fléau contre lequel chacun d’eux dit avoir la solution. Des discours démagogiques qui réjouissent les jeunes, ignorant que leur condition de désœuvrés profite aux politiques. Qui se servent d'eux comme on utiliserait une bête de somme (un âne, un cheval). Ces jeunes sans emplois sont les "pieds" et "mains" qui traduisent en actes les sales besognes des hommes politiques.

Tag(s) : #CHRONIQUES POLITIQUE
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